Visite du centre d’assainissement des eaux usées de Saint Thibault des Vignes- Mercredi 13 mars 2024

Visite du centre d’assainissement des eaux usées de Saint Thibault des Vignes- Mercredi 13 mars 2024

Visite du centre d’assainissement des eaux usées de Saint Thibault des Vignes- Mercredi 13 mars 2024

L’Objectif est de faire prendre conscience aux élèves des différentes étapes du cycle de traitement de l’eau  pour avoir une attitude plus responsable dans leur utilisation de produits rejetés dans le circuit des eaux usées.

La visite s’est déroulée en deux temps :

1) Conférence d’un formateur du SIAM ( Syndicat Intercommunal d’Assainissement de Marne-La-Vallée) pour le fonctionnement du centre  .

Après la collecte et l’acheminement via les réseaux d’assainissement, les eaux usées parviennent à la station d’épuration où elles vont suivre un parcours de dépollution en plusieurs étapes : dégrillage ; dessablages-déshuilage ;  décantation ; épuration biologique et contrôles de qualité sont les étapes clés du traitement mis en œuvre avant le rejet dans le milieu naturel :la Marne

Le centre reçoit les eaux usées de  30 communes soit 220 000 habitants et 15 000 entreprises et industries. 38 000 m3 d’eau sont épurés par jour mais la station a été conçue pour en absorber 70 000 m3, anticipant sur le développement démographique et économique de la région.

Le SIAM gère la station d’épuration et 35 km de réseaux de collecte dont il est propriétaire, sur un territoire total de 15 000 hectares.

La conférence est interactive : les élèves sont sollicités pour répondre aux questions, et peuvent également avoir des réponses à leurs interrogations.

Le but de cette conférence est de leur faire comprendre comment sont gérées les eaux usées de leur domicile et les faire agir pour réduire les déchets qui ne peuvent pas être traités par la centrale ou qui perturbent son bon fonctionnement. C’est donc une action très concrète, ancrée dans le territoire.

2) Visite de la partie accessible au public du centre : Illustration pratique de la conférence.

On observe les différentes étapes :

-les dégrilleurs : ils retiennent les déchets les plus volumineux tels que les papiers les plastiques etc. Les déchets accumulés contre les grilles sont automatiquement extraits.

-Les dessableurs-déshuileurs : ils ôtent grossièrement matières denses et les matières flottantes .Les matières denses( les sables et les graviers) se déposent au fond du bassin tandis que les matières flottantes (les huiles et les graisses) sont remontées en surface grâce à de petites bulles d’air.

 

-La décantation : les matières en suspension dans l’eau se déposent sur les lamelles inclinées puis décantent au fond du bassin. Les matières accumulées au fond du décanteur forment des boues et sont extraites périodiquement. L’eau débarrassée des matières en suspension et des phosphates s’écoule vers le traitement biologique.

-L’épuration biologique : les bassins d’épuration biologique sont remplis de billes de polystyrène favorisant la fixation des bactéries. Ces bactéries digèrent la pollution carbonée et azotée pour leur développement. Les bactéries mortes forment des boues régulièrement extraites.

 

-Le rejet en milieu naturel : après chaque étape de traitement l’eau est analysée en continue pour être finalement rejetée en Marne selon des normes qui préservent la qualité du milieu naturel.

 

 

-La désodorisation : l’air malodorant aspiré dans les bâtiments de la station d’épuration est lavé à l’aide de produits chimiques concentrés(eau de javel, acide…).

-La déshydratation des boues : issues de la décantation et du traitement biologique les boues sont déshydratées à l’aide de centrifugeuses. Elles sont ensuite chaulées pour être utilisées comme fertilisant par les agriculteurs (1) ou incinérés dans le four pour produire de la chaleur : valorisation énergétique (2).

(1) Epandage agricole : parce qu’ils sont composés d’éléments fertilisants(matière organique, phosphore, azote, oligo-éléments), les résidus d’épuration sont utilisés pour partie, dans la filière agricole et se substituent ainsi aux engrais chimiques.

(2) Valorisation énergétique : les boues sont , pour partie, incinérés dans le four. Auto combustible, c’est-à-dire ne nécessitant pas d’apport de gaz pour brûler, les boues incinérées produisent de la chaleur.

Un méthaniseur est en construction sur le site : Ces grands digesteurs produiront du Biogaz à partir des boues résiduelles du traitement des eaux usées. Ce biogaz sera ensuite épuré pour faire du Biométhane afin d’être injecté dans le réseau local de gaz naturel.

L’équipement devrait être prêt à la mi-2024.

Le SIAM réfléchit déjà à la prochaine étape : récupérer les 3 000 tonnes de gaz carbonique qui seront séparées du méthane chaque année pour répondre aux besoins de l’industrie qui, figurez-vous, pourrait manquer de CO2 d’ici 2050.

Les deux digesteurs produiront l’équivalent de la consommation de 4 400 logements, le biométhane sera injecté dans le réseau GRDF. Ainsi ,valoriser plutôt que jeter nos déchets organiques, tels que les boues d’épuration, pour produire de l’énergie renouvelable, c’est contribuer à l’économie circulaire et lutter contre le réchauffement climatique.